Le
vote Fillon : le choix de la raison
Le
Groupe Plessis est le pseudonyme d'un groupe de hauts fonctionnaires. Leur nom
vient d'Armand Jean du Plessis, plus connu sous le nom de cardinal de
Richelieu.
Nul doute que les
électeurs ont été tentés, à l’occasion de cette présidentielle, de balayer une
classe politique qui, globalement, ne les satisfait pas, nul doute que certains
candidats ont su attirer leurs regards par des postures qui avaient l’apparence
de la nouveauté : dimension technologique, hologramme et franchise
calculée pour Mélenchon ; simulacre d’ouverture, jeunesse de l’état civil,
impression de renouvellement pour Macron.
Mais la vertu d’une
campagne électorale est aussi, par sa durée, de dessiller, de permettre de
prendre conscience des réalités et, après avoir varié, hésité, maugréé, comme
un peuple grognon tel que le nôtre sait le faire, de revenir à la raison.
Or
qu’est-ce qu’un électeur raisonnable peut retenir des dernières semaines :
que les médias, après avoir fait monter Macron au firmament, s’intéressent
désormais au chaviste Mélenchon, dont le programme est un crypto
gaucho-marxisme franchouillard qui représente une incroyable régression intellectuelle…et
morale. Comme si le Mur de Berlin, les geôles cubaines, le totalitarisme
communiste n’avaient pas existé.
L’électeur raisonnable
aura aussi appris que, de son côté, Emmanuel Macron, formidablement habile et
télégénique, est d’une vacuité politique effarante, tel un clone rajeuni de François
Hollande. Un candidat qui ose dire qu’il n’y a pas de culture française !
Un candidat qui ose parler de crime contre l'humanité à propos de la
colonisation, oubliant au passage que la France est le fruit d’une colonisation
civilisatrice, celle de Rome ! Un candidat qui prétend incarner le
renouvellement avec, autour de lui, tous les chevaux de retour de la vieille
politique, les « faiseurs de roi » mitterrandiens à la Attali (1981,
c’était il y a 36 ans !), Bayrou et son entourage qui ont su tuer la
démocrate-chrétienne en France, des ex-chiraquiens perdus et en catalepsie
politique, des futurs ex-socialistes en quête d’une assurance pour leurs
mandats fragilisés par l’effondrement de leur parti…. Il est vrai que ce
candidat a été adoubé par le Tout-Paris, l’establishment
politico-médiatique qui prétend faire et défaire la politique en France et dont
une belle brochette de représentants s’est montrée lors du meeting de Bercy.
C’était donc cela la nouvelle façon de faire de la politique : de vieilles
méthodes avec de vieux complices !
L’électeur raisonnable
aura enfin appris que François Fillon n’a pas dévié de sa route malgré un
pilonnage personnel qu’aucun autre candidat n’a jamais subi, évoquant les vrais
sujets : l’immigration, l’identité française, la reconquête de l’autorité,
la réduction de la dette, la modernisation de l’État, la lutte contre
l’islamisme, le renouveau de l’Éducation nationale. Certes, il ne suffira pas
que François Fillon soit élu pour que tous les problèmes trouvent une solution.
Certes, la pression médiatique demeurera forte pour entraver son action dans
tous les domaines précités : elle a bien réussi à partiellement inhiber un
homme tel que Nicolas Sarkozy !
Mais on peut espérer que François Fillon a
de la mémoire et qu’il sait n’avoir rien à attendre de ceux qui l’ont poussé au
renoncement. On peut espérer qu’il saura s’appuyer sur ceux qui n’ont pas
failli, sur ceux qui croient vraiment en la France, sans se compromettre dans
les palinodies si françaises de « l’ouverture » à une gauche qui est
en déroute au sein du peuple, ou même à un centre dont on a vu la faiblesse de
conviction. On peut espérer qu’il ne décevra pas en restant fidèle au message
de la primaire : une grande politique conservatrice est possible au
service de la France, et elle est attendue.
On peut espérer que l’électeur
raisonnable aura perçu tout cela et qu’au moment de placer son bulletin dans
l’urne il aura pleinement conscience de sa responsabilité personnelle et collective :
l’élection présidentielle, ce n’est pas se faire plaisir, ce n’est pas déverser
sa bile en ânonnant le facile « tous pourris », ce n’est pas jouer à
la roulette russe en confiant les clés du pays à des dinosaures mus par la
haine ou à des opportunistes inexpérimentés et manipulateurs.
L’élection
présidentielle, c’est choisir un président capable, solide et porteur d’un vrai
projet pour notre pays. À cette aune, le choix de dimanche prochain sera aisé !